Elles voient que la pierre est roulée (Marc 16,4), Francine Carillo

On va
les yeux rivés
sur les cailloux

de l’habitude
de la solitude.

On se laisse prendre
par la pesanteur

qui habite
le malheur.

Mais la grâce serait de
se laisser surprendre

d’entendre que la vie
s’y prend autrement.

Elle roule de côté,
la lourdeur

l’épaisseur
que l’on croyait invincible.

Elle dit de ne pas rester
sur le seuil,

mais de marcher
au fond du deuil.

C’est là que veille
la très matinale parole

qui découd le chagrin
et tourne vers demain.

in Francine CARILLO, Vers l’inépuisable. 52 traversées pour 52 semaines, 2002, Labor et Fides, p. 45