On va
les yeux rivés
sur les cailloux
de l’habitude
de la solitude.
On se laisse prendre
par la pesanteur
qui habite
le malheur.
Mais la grâce serait de
se laisser surprendre
d’entendre que la vie
s’y prend autrement.
Elle roule de côté,
la lourdeur
l’épaisseur
que l’on croyait invincible.
Elle dit de ne pas rester
sur le seuil,
mais de marcher
au fond du deuil.
C’est là que veille
la très matinale parole
qui découd le chagrin
et tourne vers demain.
in Francine CARILLO, Vers l’inépuisable. 52 traversées pour 52 semaines, 2002, Labor et Fides, p. 45