Avant que tu t’en ailles, Bernard Bolay

Avant que tu t’en ailles
Fétu de vie, fétu de paille
Emporté par le vent
Arraché aux vivants

Avant que tu t’en ailles
Avant que me tenaillent
Les mots que j’aurais tus
Les gestes retenus

Il faut que je te dise
Ces mots que la pudeur
L’habitude ou la peur
La gêne m’interdisent

Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort
Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort

Même si déjà la mort
Habite un peu ton corps
Voulant nous donner tort
À l’ultime corps à corps

Avant que le souvenirs
Remplacent les sourires
La chaleur de tes mains
Et ta voix au matin

Avant que les regrets
Que les trop tard ou les jamais
N’encombrent ma mémoire
Ne voilent mes regards

 Il faut que je te dise
Ces mots que la pudeur
L’habitude ou la peur
La gêne m’interdisent

Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort
Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort

Même si la vie s’en va
Jamais elle ne pourra
Effacer tous nos pas
Et les mots dits tout bas

Avant que tu ne tires
Ta révérence et que partir
Soit la dernière de tes danses
Sur quelques notes d’espérance

Avant que tu ne lâches
Jusqu’aux dernières attaches
Avant que dans un souffle
Ta vie ne s’essouffle

Il faut que je te dise
Ces mots que la pudeur
L’habitude ou la peur
La gêne m’interdisent

Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort
Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort

Puisque le jour approche
Où les liens s’effilochent
Je roulerai la roche
Du silence qui m’écorche
Afin que nul reproche
À ton souvenir s’accroche

Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort
Je t’ai aimé, je t’aime encore
Je t’aimerai encore plus fort
Je t’aimerai encore plus fort