Ils ont cloué au bois, Bernard Bolay, Pâques 2015

 
Ils ont cloué au bois
Ses deux grand bras
Faits pour aimer
Ils ont bien rigolé

Sauve-toi de là
Fils du grand roi
Ils l’ont beaucoup moqué
Descends de là
Et nous croirons
Mais il ne sait qu’aimer
Eux ne savent pas
Tout ce qu’ils font
Et lui disait
S’il grain ne meurt
Il reste seul
Tombé en terre
Est-ce qu’il pensait
Quand viendrait l’heure
Que son linceul
Serait la terre
Et s’il avait dit vrai
Le grain qui meurt
Porte du fruit
Et s’il avait dit vrai
L’homme qu’on pleure
Donne la vie
Il a rendu
Le dernier souffle
Et c’est le ciel
Qui se déchire
J’ai entendu
Comme dans un souffle
Il vient du ciel
Lui qui expire
Il n’a plus rien d’humain
L’homme que l’on voit
Pendu au bois
On le disait divin
Il n’a rien pu
La mort venue
Ils l’ont vaincu
Ceux que la mort
Tient prisonniers
Dans ses tombeaux
On est venu
Chercher le corps
Pour le poser
Dans un tombeau
On avait cru
Avant l’aurore
Qu’il était dit
Le dernier mot
Et s’il avait dit vrai
Qu’après l’ennui
Viendrait le jour
Et s’il avait dit vrai
La mort s’enfuit
Devant l’amour


© Bernard Bolay, Chexbres, Vendredi Saint 2015