Marie et tout ça, c’est un début improbable et incertain,
Et ça aurait pu en rester là.
Mais Joseph a fait un choix.
Alors depuis,
Noël, c’est l’accueil tel quel,
Accepter qu’une femme soit enceinte on ne sait pas d’où
sans tourner le dos.
Et ces enfants hospitalisés parce qu’il n’y a pas assez de place dans les foyers, à Genève en 2017 ?
Les vols, spéciaux ou pas ?
Pour sauver son bébé et monter dans le bateau, cette mère qui doit laisser se noyer son aîné sous ses yeux
Ceux d’Afrique subsaharienne fuyant la misère ?
Les trois massacres de masse, sept cent mille Rohingya déplacés dans des camps de l’enfer, quatre millions en Syrie et en Irak, l’écrasement des Houthis au Yémen ?
On fait quoi pour l’accueil?
Noël, c’était Hérode aussi.
Et aujourd’hui, c’est toujours pas Epinal.
Malgré le père noël cocacolaïcisé et coké au pays des bisounours.
On fait quoi pour l’accueil?
Lors du second refuge des huguenots persécutés en France pour cause de religion, Genève aurait surélevé ses immeubles de deux étages pour les accueillir.
Et bien c’est un mythe, un joli mythe, mais un mythe.
Aujourd’hui, c’est nos cœurs qu’il faudrait agrandir de deux étages, et bien c’est une formule. Une jolie formule, mais une formule.
Alors Seigneur, pour accueillir comme il se doit, laisse nous entrer en imagination, il va falloir être créatif, là.
Ces cent enfants pas malades placés à l’hôpital, ces migrants qui se noient, ces déplacés massacrés ?
Joseph, il n’a pas reculé, il a accepté Marie enceinte de rien
juste comme cela, il a tout accueilli.
Et ensuite, on a eu Jésus, et depuis, on a eu l’amour.
On a eu le renversement.
Les derniers au début, la non-violence à la place de la violence gratuite.
Cela n’a pas toujours bien marché, cela ne marche toujours pas bien.
Certes.
Mais on essaie de faire ce qu’on peut pour que ça marche,
c’est ça l’accueil.
On a les samedis du partage à la Migros, les cadeaux des bergers.
On fait des efforts pour protéger, on écrit des vraies lois.
On vote on utilise la démocratie
On a toutes ces assos dans lesquelles on agit
On a nos enfants avec lesquels on grandit
La petite fille d’en face qui vient faire ses devoirs
Un sourire au lieu de détourner le regard
Un peu de sens à tout cela,
Des pommes sur un sapin.
On a cet insaisissable esprit de Genève.
Alors on se bat, à petite, moyenne et grande échelle, pour l’accueil.
Depuis le grand retournement
Depuis Jésus, on a,
si ce n’est la foi,
on a l’espérance et l’amour.
Et c’est déjà ça de gagné
pour l’hospitalité.